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Le blog de Emmanuelle Gaziello,

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Musiques Actuelles:réponse à Alain Frère.

Publié par Emmanuelle Gaziello sur 24 Février 2011, 13:13pm

Catégories : #Conseil Municipal de Nice

Le Patriote de cette semaine a interrogé Alain Frère, vice-président du Conseil général, délégué à la culture, au sujet de la baisse des subventions allouées aux différentes associations qui oeuvrent dans le secteur des Musiques actuelles. La baisse de recettes en droits de mutation est avancée par le conseil Général comme explication première, mais n’y a-t-il pas par là aussi, des choix politiques ? Je lui réponds brièvement dans les mêmes colones (ci- dessous l'interview du Patriote, et ensuite ma réponse)

 

 

Certaines associations promouvant les musiques actuelles dénoncent le retard de la Côte en la matière. Que répondez-vous ?

Monsieur, moi je dois répondre aux souhaits de nos concitoyens et concitoyennes. La demande de musique actuelle dans les Soirées estivales est très limitée. Moi je sélectionne en fonction des choix qui sont ceux des communes. Les maires du moyen et du haut pays qui sont visés essentiellement dans les Soirées estivales, ne me demandent que très peu de musiques actuelles. Mais il y a des compagnies que nous aidons. Mais c’est vrai que ce n’est pas une priorité. Je l’avoue vraiment. Ce n’est pas une priorité car il n’y a pas la demande pour cela.

 

Mais tout au long de l’année - tandis que les Soirées estivales, comme leur nom l’indique, se déroulent en été -, des associations ou autres, comme le Manca, aimeraient des soutiens plus francs de la part du Conseil général.

Mais on ne peut pas faire plaisir à tout le monde. C’est un choix ! C’est mon choix, et surtout celui du président du Conseil général qui pense que nous avons d’autres priorités. C’est vrai, et je suis pleinement conscient de cela. Avec la crise, il y a eu une baisse générale des subventions.

Pendant longtemps, on a aidé beaucoup le CIRM (Centre de Recherche Musicale, organisateur à Nice du festival Manca, ndr), mais le choix de la date du festival Manca n’est pas bien fait. Faire le festival en même temps que C’est pas classique, lui enlève beaucoup.

 

Mais lui dit que c’est votre manifestation C’est pas classique qui est en même temps que son festival.

On ne peut faire C’est pas classique que lorsqu’Acropolis est libre. Donc, on nous impose des dates. Par contre, cette année, François Paris (directeur artistique Manca, ndr) sait déjà que notre manifestation est le dernier week end de novembre. Il lui appartiendra de faire son Manca quand il le souhaite, pour ne pas être contrecarré par C’est pas classique.

Vous aimez la musique actuelle ? Moi je vais vous dire, quand j’étais jeune, j’étais passionné de jazz. J’étais de mon temps. J’ai toujours été un médecin généraliste, et dû par là être à l’écoute des gens. Et je conçois que c’est une musique difficile. Si vous n’avez pas une oreille habituée à cette musique. C’est comme l’art contemporain. Il n’est pas figuratif, et si vous n’y êtes pas initié, eh bien c’est vrai que vous ne trouvez pas cette musique belle. Moi je la vois comme une sorte de géométrie dans l’espace, très intéressante, mais expérimentale.

Pour la guitare acoustique, c’est pas pareil. Moi j’estime que lorsqu’il n’y a plus de mélodies, c’est très difficile.

 

Ce que fait le Manca, ce que fait, par exemple, Panda 06, et ce que fait le festival de guitare, ce sont trois choses bien différentes.

La musique actuelle n’est pas forcément ma tasse de thé parce qu’elle est difficile à placer dans le moyen et le haut pays. Mais il y en a tout de même dans le cadre des estivales.

 

En ce qui concerne la baisse générale des subventions, ce sont les transferts de compétence qui pèsent lourds ?

Non pas du tout. Pour nous, Conseil général, la culture est une de nos priorités. C’est 1 300 000 euros pour les Soirées estivales. On a une diminution de budget, ça c’est indiscutable, mais cette année on l’a augmenté. On a maintenu C’est pas classique, et on n’a pas supprimé la culture.

 

Cette vision de manque de soutien de la part de la collectivité existe chez les acteurs culturels en tout cas.

Oui mais on peut dire tout ce qu’on veut. Est-ce que vous pensez que les communistes auraient voté le budget de la culture, si cela était vrai ?

On a enlevé Orféo, mais j’espère qu’on le remettra. Le président du Conseil général s’est trouvé devant des problèmes, il a fallu les régler.

 

N’y a-t-il pas un glissement du culturel vers l’évènementiel ?

Quelle fierté pour moi d’avoir un évènementiel comme les Soirées estivales. C’est formidable de faire plaisir à 250 000 personnes. Et la musique contemporaine est réservée à un petit auditoire. Mettre des sommes colossales d’argent pour des gens privilégiés, ce ne serait pas bien. Je ne suis pas réfractaire, mais j’ai des difficultés à écouter cette musique. Le président, il se dit : je veux faire plaisir au maximum de mes concitoyens, je choisis ceci, ou cela.

Pour C’est pas classique, on a baissé le budget communication, qui n’atteint plus que 80 000 euros.

Nous créons des évènements, effectivement.

Mais ce que vous appelez l’évènementiel n’a pas touché le budget de petites associations. Et nous y consacrons 10% du budget culturel global. 

Mais l’évènementiel, c’est l’art et la manière de faire plaisir au maximum de gens. A tous les publics.  

Propos recueillis par R.F.

 

 

Pour une culture populaire !


Alain Frère n’est pas un conseiller général parmi d’autres. Il est délégué à la culture pour les Alpes-Maritimes.
Il réduit pourtant les musiques actuelles, à de « la musique contemporaine, réservée à un petit auditoire» tout en avouant que « ce n’est pas [sa] tasse de thé.»

 

 


Compte tenu de ses fonctions, je m’étonne de sa méconnaissance apparente de l’originalité, mais aussi du dynamisme des Musiques Actuelles.
Il relègue tout ce secteur diversifié de la culture (jazz, rock, hip hop, électro, musiques traditionnelles et du monde…) à « une musique difficile » voire « expérimentale » pour ne pas dire élitiste sous le seul angle du peu d’attrait qu’elles lui provoquent.
Il se veut donc péremptoire quant à la façon dont seraient utilisés les deniers publics à destination de quelques « privilégiés », terme UMP qui stigmatise une « minorité culturelle ».
Il est aussi 3ème vice-président de la Communauté urbaine de Nice, délégué aux arts, à la culture et au patrimoine historique, et à ce titre, il a alloué la subvention scandaleuse (130.000 € Ville de Nice  et 15.000 pour NCA) à la société «  Cathy Guetta » pour transformer le 7 août dernier, la pelouse du stade Charles Ehrmann en une immense boite de nuit à ciel ouvert ! Une somme plus importante en une seule production (dont la qualité artistique peut être discutée) que pour toutes les associations qui s’occupent toute l’année des musiques actuelles à Nice…
 

Sauf qu’en l’occurrence, nous avons affaire ici à une production commerciale de ce qui était jugé il y a encore peu comme de la musique expérimentale… De qui se moque-t-on ? Ainsi, la reconnaissance d’un style de musique n’existerait qu’à l’aune de sa rentabilité commerciale, au mépris de la création artistique.
 
C’est la reprise en main, pour ne pas dire la censure, de secteurs entiers de la culture populaire. Or, celle-ci a besoin de s’exprimer dans toute sa diversité, par le soutien de l’ensemble des acteurs, des collectivités locales et de l’Etat, ce que seul le processus démocratique, lorsqu’il fonctionne, permet.

  
Emmanuelle Gaziello, conseillère municipale de Nice.
 

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