Vidéo du Conseil Municipal du 11 decembre
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0.1 TRAME VERTE : GRAND PROJET DE PARC URBAIN EN
COEUR DE VILLE - CONVENTION DE MAITRISE D'OUVRAGE
UNIQUE ENTRE LA VILLE DE NICE ET NICE COTE D'AZUR
Mme GAZIELLO.- Monsieur le Maire, rapidement puisque ma
collègue Mari-Luz Hernandez-Nicaise a bien défini la problématique, je
voudrais simplement rajouter que la concertation publique s'est terminée le 27
novembre ; or depuis aucune restitution, nous ne savons absolument pas ce que
pensent les Niçois à part d’aller sur les forums internet de Nice Matin, etc.
Sur le fond, permettez-nous quand même de vous dire que c'est un
très joli projet sur le papier qui permet de rendre la perspective historique de
Nice aux Niçois, qui décide de bannir le plus possible de voitures et les bus
routiers du centre-ville ; le problème aujourd’hui est de savoir qui va en profiter,
tous les Niçois et pas seulement les cars de touristes, les habitants du centre et
ceux de la bande littorale ? Vous regardez bien ce qui se passe au niveau du
réseau de transports en commun mais nous sommes très loin d'avoir donné un
accès aux transports en commun à tous les Niçois, notamment ceux qui habitent
les collines, les vallons, etc., la plupart de tous ces riverains ne peuvent pas se
rendre en centre-ville sans leur voiture. A partir de 19 heures, il n’y a plus de
bus !
Je pense que s’il y avait un investissement rapide à faire pour que
tous les Niçois puissent accéder à ce centre qui, c’est vrai, doit être embelli, il
faudrait investir dans le réseau de transports urbains. Il y a beaucoup d'idées, je
sais que ce n'est pas facile mais on a appris dans la presse le prix que vous
voulez mettre dans ce projet, 40 M€, et l’on peut faire autre chose avec une
partie de cet argent. Par exemple, j'aime bien le principe des taxis collectifs en
Afrique. Je lance des idées comme cela mais un groupe de travail pourrait
s’installer. C’est vrai que pour les collines ce n’est pas facile, cela coûte cher, on a
déjà contacté les traminots pour le savoir mais on peut trouver des idées : la
voiture en libre-service électrique, des vélos électriques qui sont maintenant très
performants pour permettre aux habitants qui n'ont pas accès aux transports en
commun, et il y en a beaucoup, de pouvoir se rendre en centre-ville afin d'avoir
une réelle mixité sociale en centre-ville. Merci.
M. le MAIRE.- Un peu confus…
Les taxis africains à Nice, est-ce vraiment ce que demande la
population niçoise ?(...)
2.2 SOUTIEN A LA RECHERCHE NIÇOISE - ATTRIBUTION DE
CINQ ALLOCATIONS JEUNES CHERCHEURS.
Mme GAZIELLO.- Merci. Vous êtes tout excusé, Monsieur le
Maire.
Concernant la délibération 2.2, nous étions intervenus lors du vote
de principe. Aujourd’hui nous nous abstiendrons parce qu’effectivement, si ce
sont des projets d'une grande valeur et d'un grand intérêt scientifique, notre
bémol portera sur le fait, toujours identique, que ces cinq projets sont
uniquement dans le domaine du biomédical et que ce sont les laboratoires qui
sont les plus riches, me semble-t-il, à la Faculté de Nice.
C'est de la recherche fondamentale, or nous apprenons
aujourd’hui que l’Etat ampute la Recherche de 160 M€ ; il faut donc bien que les
collectivités locales, malheureusement, se substituent, c’est pourquoi nous nous
abstiendrons.
Mme PAQUIS.- Merci, Monsieur le Maire.
Je réponds à madame Hernandez-Nicaise et madame Gaziello
parce que c'est la même problématique.
Madame Gaziello, s’agissant de la délibération des jeunes
chercheurs je me réjouis de voir que vous êtes beaucoup plus positive que
l’année dernière parce que vous m'aviez reproché de précariser les jeunes
chercheurs. Vous dites que cela s’adresse à des laboratoires dits riches parce
qu’ils sont INSERM ou CNRS ; je ne suis pas d'accord. C'est d'abord une aide
aux jeunes chercheurs.
Je voulais simplement rappeler que les cinq candidats retenus ont
plus de 30 ans, notamment monsieur Etienne Boulter a 32 ans. Je ne sais pas si
vous réalisez qu’il est à Bac+14 ! Il a fait sa thèse à Nice en 2005, il est parti en
stage post-doctoral aux États-Unis, en Caroline du Nord à Chapel Hill, et il veut
revenir à Nice dans une équipe INSERM labellisée Avenir. Ce n'est pas la
question d'être un laboratoire riche mais une équipe INSERM labellisée Avenir,
en l’occurrence celle dirigée par Chloé Feral. La labellisation Avenir est très
stricte au niveau national, ce sont les meilleurs.
Nous allons aider ce jeune, c'est une véritable bourse de retour, ce
jeune homme est extrêmement brillant. Cela dira sûrement quelque chose à
madame Nicaise, il a un Nature en révision ; la façon dont on évalue le travail de
recherche d’un chercheur est la qualité des journaux dans lesquels il fait ses
publications. Je rappelle que la revue Nature fait partie des trois plus grandes
revues au plan international ; nous sommes sur du très haut niveau, à la fois au
niveau du chercheur et de l’équipe. C'est très important que nous puissions
récupérer ces jeunes-là.
Pour répondre sur la question de la thématique, je suis
entièrement d'accord avec vous, vous avez toutes les deux une remarque très
pertinente mais en recherche le saupoudrage ne marche pas bien.
Nous avons choisi l’année dernière cette première thématique
parce que je vous rappelle qu’il y a une diminution constante des inscriptions
des étudiants à l’UFR sciences. A Nice qui est le reflet de tout ce qui se passe en
France, entre 2006 et 2009 il y a eu près de 10 % de diminution des
inscriptions. Lorsque l’on voit le CV de ce jeune homme qui n'a toujours pas de
travail -cette bourse va l'aider à intégrer le CNRS ou l’INSERM et donc à avoir
un travail-, on comprend qu'il y ait une telle désaffection.
C'est ce choix-là qui a été fait de manière prioritaire. L’intérêt
d’avoir des collectivités territoriales qui vont dans le même sens et qui ont les
mêmes priorités est que nous sommes en train de travailler avec
Martine Ouaknine et le doyen de la faculté de droit pour faire le même type
d'aide par le biais de NCA dans une thématique importante pour Nice,
notamment dans le cadre de l’OIN et de l’Institut du développement durable qui
sera « Droit et Développement durable ». Nous allons essayer de jouer sur tous
les tableaux et de mener des actions à tous les niveaux.(...)
5.1 REVISION SIMPLIFIEE DU POS DE NICE AU QUARTIER
NICE MERIDIA : AVIS DU CONSEIL MUNICIPAL AVANT
APPROBATION.
Mme GAZIELLO.- Monsieur le Maire, Monsieur l’Adjoint,
j’interviens sur la délibération 5.1, Nice Meridia.
C'est un projet séduisant en termes de maîtrise du logement et de
l'étalement urbain, je vous le reconnais. Si l'on en croit le rapport introductif, il
y a 30 % de logements sociaux parmi les 47 % de logements qui seront
construits sur les surfaces.
Cette histoire de 55 mètres me pose problème. Nous aurons
vraiment beaucoup de tours à 55 mètres puisque toutes les parcelles peuvent en
contenir. Je ne vois pas comment l’on pourrait obtenir ce genre de paysage que
vous avez mis avec une ou deux tours ; ce sera très dense.
Le rapport introductif est une chose, mais le règlement est là. Vous
avez dit que vous faisiez une Eco Vallée avec des logements en énergie positive.
Lorsque j'ai lu le règlement, il n'y a aucune contrainte environnementale, c’est
seulement « autorisé ». Il est autorisé de mettre des systèmes solaires
thermiques, de faire des débordements, etc., mais il n’y a aucune contrainte.
Pour faire de l’énergie positive dans un bâtiment, c’est-à-dire qui consomme
moins d’énergie qu’il n’en produit, il faut une architecture bioclimatique, un
éclairage naturel, l’optimisation des apports solaires, beaucoup de choses sur le
plan architectural qui ne ressortent pas du tout dans le règlement du POS.
J'ai bien compris que la plupart des terrains appartiennent à la
mairie mais pas tous. Pour ceux qui appartiennent à la ville de Nice on peut
inclure dans la vente aux promoteurs des contraintes environnementales, mais
pas pour toutes les parcelles.
Par ailleurs, il y a la contrainte sur les emplacements de
stationnement qui est réduite à une place pour 80 m² ; pourquoi les logements
sociaux n’ont-ils qu’une demi-place ? Cela me semble très discriminatoire,
même si j'entends déjà madame Estrosi-Sassone me dire qu'il faut réduire les
coûts pour les bailleurs sociaux. Quand même, les pauvres n'ont-ils pas le droit
d’avoir une place de voiture ?
J'ai quand même l’impression que ce quartier devient un quartier
de classe affaires, affaires green business bien sûr, qui accueille beaucoup de
bureaux, surtout pas des entreprises et des nuisances même si elles sont
innovantes d'ailleurs. Vous dites « entreprises innovantes » et vous installez le
nouveau centre de tri des déchets à l’Ariane, baptisé Ecopark, en rajoutant aux
nuisances et industries déjà présentes.
Dans ce quartier, vous mettrez de l'économie environnementale
mais ce sera uniquement de l'entreprise qui ne nuit pas, cela sera de la vitrine
complète.
M. PHILIP
Je reviens sur le stationnement. Dans cet espace de Nice Méridia
nous sommes dans un secteur qui sera extrêmement bien desservi en transports
en commun puisque le tramway y circulera. Le principe que nous avons retenu,
en accord avec les comités de quartiers que j’ai rencontrés dans les différents
quartiers de Nice, est que dans les secteurs desservis par les transports en
commun -et le Plan de Déplacement Urbain avec lequel nous devons être
compatibles nous y amène- nous baissons les besoins en stationnement ; c’est
compensé par les mesures prises par ailleurs, le stationnement des résidents,
etc. En revanche, dans les secteurs moins bien desservis par les transports en
commun comme les collines, nous avons augmenté le nombre de places de
stationnement dans le cadre du PLU.
Mme GAZIELLO.- Vous n’avez pas répondu à une question
primordiale sur la question environnementale : pourquoi la règle ne contraintelle
pas au niveau environnemental ? Vous avez répondu que la ville de Nice a la
maîtrise ; a-t-elle la maîtrise sur tous les sols de cette révision ?
M. PHILIP.- Excusez-moi, je ne vous ai pas répondu sur ce point.
Oui, nous avons la maîtrise sur les 10 hectares. Vous le savez, cela
a été le cas chaque fois, sur la première tranche de l'îlot Robini et des logements
qui sont sortis à Sainte-Marguerite, des consultations d'opérateurs sont faites
sur la base d’un cahier des charges, et lorsque l'opérateur est retenu sur cette
base un contrat est passé. Un cahier des charges est lié à ce contrat qui impose
aux opérateurs d'être dans les dispositions environnementales que vous
évoquez.
Je rappelle quand même que lorsque nous sommes arrivés après
les élections, la première tranche de cette opération était lancée, les 10 000
mètres carrés de bureaux dont le gros oeuvre est pratiquement fini et les deux
premières opérations de logements qui sortiront bientôt de terre. A la demande
du maire nous avons arrêté l'opération, bien qu'un permis ait été accordé. Nous
avons rencontré les opérateurs en leur disant que les dispositions
environnementales qui s’appliquent à ce projet ne nous convenaient pas, nous
souhaitions qu'elles soient améliorées. Nous avons discuté avec les opérateurs et
aujourd’hui, par exemple, l'immeuble de bureaux est en très haute performance
environnementale, ce qui n'était pas le cas, et les logements seront en basse
consommation énergétique.
Dans le cadre du PLU global il y a une série de dispositions qui
anticipent sur le Grenelle de l'environnement. Du point de vue du Code de
l'urbanisme nous ne pouvons pas imposer dans un document d’urbanisme des
performances en termes énergétiques. Il faut attendre, le Grenelle 2 de
l’environnement permettra de le faire. Cela dit, dans le règlement plusieurs
pages et articles prévoient des dispositifs en termes d’économies d’énergies.
Nous attendons le Grenelle 2 de l’environnement mais nous avons anticipé sur
Nice Méridia dans le cadre des contrats et dans le PLU.
6.2 RENOVATION URBAINE DU QUARTIER PASTEUR -
APPROBATION DE L'AVENANT N°2 ET SES ANNEXES A LA
CONVENTION DU 7 FEVRIER 2005 ET L'AVENANT N°1 DU 12
JUILLET 2007 RELATIFS A LA MISE EN OEUVRE DU PROJET
URBAIN PASTEU
Mme GAZIELLO.- Monsieur le Maire, Madame l’Adjointe,
l’ANRU Pasteur est une convention signée en 2005. A la lecture de cette
convention nous apprenons beaucoup d’éléments intéressants, notamment que
l’ANRU était calée sur deux projets structurants pour ce quartier :
- Le chantier du CHU Pasteur qui devait se terminer en 2010 pour
le gros oeuvre pour un montant de 215 M€. Aujourd’hui, nous savons où cela en
est, nous sommes à 350 M€ avec les conséquences que cela a surtout pour le
coma des finances du CHU et les conséquences sur les salariés. Vous allez dire
que je sors du sujet mais, étant donné que vous parlez toujours de pouvoir
d'achat, je me permets de vous parler du quartier Pasteur parce que ce sont
7 000 salariés au CHU à qui l’on supprime les primes à cause du retard du
chantier Pasteur et de l’inflation des coûts.
- L'extension de la ligne 1 qui devait passer par la rue Maccario en
2010 et l'ANRU était calée dessus. Vous dites qu'un avenant est nécessaire pour
remettre à plat le calendrier, je le comprends bien. Ceci dit, je m’explique mal le
retard pour les commerces ; on devait dynamiser les commerces dans le quartier
Maccario mais je n'ai pas vu grand-chose là-dessus.
A ce propos, je me permets de vous poser une question, Madame
l’Adjointe : qu'est-ce qu’un commerce communautaire ? Je ne vois pas. Je vais
dans tous les commerces dans tous les quartiers, rue d'Italie, à Pasteur, etc. ;
est-ce un indicateur de la paupérisation ? J’aimerais avoir une explication làdessus
parce que cela me semble un amalgame relativement inquiétant.
S’agissant du retard pris à Pasteur, la ville de Nice n'a pas pris de
retard pour arrêter les subventions des façades. Un subventionnement des
façades des logements privés accompagnait l’ANRU mais elles passeront à 50 %
dans ce périmètre en 2010. Là, la ville de Nice n'a pas pris de retard.
Dernière remarque mais non la moindre : rappelez-vous la
destruction des logements Maccario et l’exposition à l’amiante dont tout le
quartier a bénéficié. Je vous demande solennellement quelles précautions
seront prises par les entreprises de la ville de Nice pour détruire le Saint-Pierre
qui fait partie de l'ANRU à l'Ariane. Beaucoup de riverains m'ont déjà alertée
sur les conditions d’insécurité dans lesquelles les ouvriers travaillent sur ce
chantier et qui les inquiètent. Ils craignent les mêmes manques de précautions.
Mme ESTROSI-SASSONE.- Madame Gaziello, s’agissant du
retard dans certaines opérations dans le cadre du projet de renouvellement
urbain de Pasteur, vous faites allusion plus particulièrement aux commerces.
Pour ceux qui doivent être installés en rez-de-chaussée d'une partie du bâtiment
1 de Maccario de Côte d'Azur Habitat qui a été maintenu, ce sera à l'issue de la
réhabilitation lourde qui concernera ces trois cages d'escaliers restantes,
sachant que ce sera la continuité de la Maison du projet qui a été inaugurée fin
août. Des commerces sont aussi prévus sur le retour avec la construction de 14
logements sociaux par Côte d’Azur Habitat. Le chantier démarrera en 2010 et
tant que les logements ne sont pas construits il ne peut pas y avoir de
commerces, cela paraît logique.
L'arrivée du tramway est prévue pour 2013, pas 2010. Ce sont
deux projets qui sont structurants par rapport au projet de renouvellement
urbain de Pasteur-Maccario mais qui ne sont pas liés au calendrier. Lorsque
nous avons mis en place ce projet de renouvellement urbain dans ce quartier, ce
quartier avait besoin d'une intervention lourde, forte, sur le bâti public/privé, la
requalification des espaces publics, la création de nouveaux équipements
publics, mais aussi en lien avec les deux projets structurants qui sont l'hôpital
Pasteur et l'arrivée du tramway dans le quartier Pasteur-Maccario.
Pour répondre sur l'amiante au sujet de la démolition du Saint-
Pierre, sachez qu'ayant été échaudés par ce qui s’est passé aux bâtiments 4 et 5,
ce n’est pas le même mode de démolition qui a été choisi même s'il n'y a jamais
eu de souci par rapport à la santé des habitants et des riverains puisque
l'amiante est non volatil et compact, mais cela avait fait l'objet d'une agitation
politicienne par des personnes qui ont profité de la situation pour alerter et
apeurer les populations. Sur Pasteur-Maccario c'était l’implosion, sur le Saint-
Pierre c'est la démolition à la boule avec la pelle qui démolira l'ensemble des
bâtiments début 2010 au plus tard. Il n'y a pas de souci, le chantier a été
matérialisé, nous sommes en lien très proche avec les équipements publics qui
sont à proximité, l’école, la halte-garderie et la crèche, afin qu'il y ait le moins de
nuisances possibles en termes de poussière, etc. Je pense que cela se passe bien
dans le quartier ; Fatima Khaldi, en sa qualité d’adjointe de territoire, peut le
vérifier régulièrement, nous n’avons pas pour l’instant de remontées des
habitants qui seraient apeurés par le chantier de démolition.
7.1 PROJET DE BUDGET PRIMITIF - EXERCICE 2010 : BUDGET
PRINCIPAL ET BUDGET ANNEXE DE LA REGIE AUTONOME
DES MUSEES
Mme GAZIELLO.- Monsieur le Maire, mes chers collègues,
beaucoup de choses ont été dites par mon collègue Patrick Allemand.
Je voudrais quand même rappeler que nous sommes un an
seulement après la faillite des marchés financiers et qu'il est inutile de chercher
dans votre budget la remise en cause des politiques inégalitaires qui ont amené
au séisme qui nous a plongés dans cette récession et des choix surtout du
gouvernement qui consistent à étrangler financièrement les collectivités locales.
Nous ne sommes pas sortis de la crise, loin de là, 20 % de chômage
en plus dans les Alpes-Maritimes en octobre, mais vous en avez encore rajouté
en feignant d'ignorer de manière peu crédible la réalité de la situation de la ville
lorsque vous l'avez prise. Vous avez prétexté des audits pour serrer un tour de
vis supplémentaire aux Niçois.
Vous avez dit avec justesse que la suite de l’audit financier
permettrait de désendetter la ville, effectivement le scénario qui a été choisi était
une hausse modérée des impôts et une baisse des investissements. Mais je
voudrais rappeler que cette hausse modérée des impôts nous a amenés à une
imposition directe par habitant de 699 € au lieu de 588 € avant l'augmentation,
alors que la moyenne des villes de même importance est de 499 €.
Vous avez suivi les recommandations de l’audit Ernst & Young qui
préconisait ce que je viens de dire pour désendetter la ville. Vous dites dégager
des marges de manoeuvre ; cela se mesure en capacité d'autofinancement, c'està-
dire l’on regarde si cette capacité d’autofinancement permet un
désendettement rapide. Or un rapide calcul montre le contraire : si l’on divise
les 411 M€ de capital qui reste à devoir par la capacité d'autofinancement brute
de 24 M€, nous tombons sur 17 années de capacité de désendettement alors que
l'audit Ernst & Young prévoyait 4,6 pour 2010. La règle générale pour les
grandes villes se situe aux alentours de 10 ans de capacité de désendettement.
D’ailleurs, signe inquiétant, cette capacité d'autofinancement à
laquelle on rajoute le remboursement de la TVA par l’Etat de 10 M€ ne couvre
même pas l’annuité de remboursement en capital de 39 M€ que nous avons
cette année. Vous êtes obligé de céder des actifs du patrimoine de la ville pour
15 M€. Tout ça pour ça ! Et bien, nous constatons quand même une dégradation
du service public rendu aux Niçois.
Vous vous targuez d'avoir maîtrisé la masse salariale.
Effectivement, elle augmente de 2,35 % au lieu des 3 % précédemment, mais
comment avez-vous obtenu cela ? En augmentant le nombre de vos
collaborateurs de cabinet, de deux directeurs généraux adjoints des services, en
créant un poste de directeur général adjoint des services techniques qui
n’existait pas avant la création de la Communauté urbaine, alors que 1 000
agents ont été transférés à la Communauté urbaine. Sans compter les
embauches d'attachés, de chefs de projets, responsable de communication, tous
non titulaires mais qui émargent quand même à l'indice 800 et plus.
Il fallait donc, pour maintenir et maîtriser cette masse salariale,
supprimer un poste sur deux de fonctionnaires partant à la retraite. Vous l'avez
fait et vous dégradez le service public rendu aux Niçois.
Les investissements sont en baisse, mon collègue l'a bien fait
remarquer.
J’en profite quand même pour vous répondre sur les caméras de
vidéosurveillance. Je n’ai jamais caché avoir voté contre les 300 caméras de
surveillance. A l’époque, cela devait coûter 15 M€ d'investissement et nous
avions fait ressortir le côté inefficace de la généralisation des caméras de
surveillance sur tout le territoire de la ville. Mais nous n'avons jamais dit de ne
pas en mettre aux endroits où il en faut comme dans ce coupe-gorge dont vous
parlez à Pasteur. Des témoins sont là dans le public, je n'ai jamais caché avoir
voté contre.
Vous continuez quand même dans vos projets pharaoniques, des
lancements d’études coûteuses, des campagnes publicitaires sur des projets qui
sont abandonnés. Vous êtes même incapable de tenir des promesses utiles aux
personnes comme dans l’intérêt de la planète. Par exemple, celle qui par la voix
de monsieur Ciotti avait promis le 17 octobre au conseil municipal une halte
TER à Pont-Michel qui devait entrer en service début 2010. Il disait que les
études seraient faites, cela coûtait 2 M€, la Région en prenait 40 %. 20 % pour
la ville de Nice, cela ne fait que 400 000 €. Et bien, vous avez reporté cela aussi
de trois ans. Pourtant, c'était un investissement très important en matière de
développement durable, cela aurait permis à plus de personnes de prendre les
transports en commun, même si ce n'était que cela puisque vous avez par
ailleurs reporté tous les projets de transports collectifs de 10 ans.
Du côté des recettes, si seules les recettes en provenance des
ménages augmentent mécaniquement, vous prévoyez 5 M€ de plus sur la
fiscalité directe des ménages, la dotation forfaitaire de l'Etat pour la première
fois baisse carrément, moins 1,5 %, les compensations de l'Etat aussi, moins
11,6 % sur les trois taxes, sous le prétexte de faire participer la commune à
l'effort de désendettement de l'Etat. La vérité est quand même que la pratique
laxiste et injuste de votre majorité gouvernementale ampute les recettes, à
l'inverse des principes républicains ; je vous rappelle la déclaration des droits de
l'Homme et du Citoyen sur laquelle notre république est basée : « chacun
participe selon ses moyens. »
Vous avez supprimé la fiscalité sur les heures supplémentaires, le
bouclier fiscal autour des revenus du capital. Vous éliminez maintenant la taxe
professionnelle alors qu'elle n’était pas basée sur les salaires, contrairement à ce
que tout le monde dit, mais sur les biens accumulés par l’entreprise. Elle était
justement un empêcheur d’exploiter en rond car elle poussait de fait les
directions des entreprises à économiser le capital plutôt que le travail, mais vous
la supprimez…
M. TORDO.- … Où trouvez-vous cela dans le budget, Madame
Gaziello ?
Mme GAZIELLO.- J’y viens. Nous en payons les conséquences
puisque cela poussera la Communauté urbaine à s’endetter encore plus pour
parvenir à financer ce plan de transports collectifs qui concerne tous les Niçois.
Bien que séduisant et ayant reçu tous les prix que vous voudrez, il est en recul de
10 ans sur les prévisions de vos prédécesseurs à l'heure où l'urgence du climat
impose d’en faire la priorité absolue.
Nous voterons contre ce budget.
M. TORDO.-
Madame Gaziello, et j’en terminerai là dans ma réponse à
monsieur Allemand –je m’excuse, Monsieur Allemand, si j’ai parlé de ratios
c’est que votre colistière les a abordés– quand on parle de ratios, il faut tous les
prendre. Si je ne les avais pas abordés, vous me l’auriez probablement
reproché ; je n’ai fait que reprendre en les précisant et en les soulignant parce
que c’est important de le faire. Je ne parlerai pas de l’intervention de madame
Gaziello concernant les aspects macroéconomiques, je sais qu’elle aime bien
avancer le débat dans ce cadre-là mais ce n’est pas l’objectif de la collectivité
locale qui nous concerne que d’aborder ces problèmes, même si je reste à votre
disposition pour en parler parce que l’organisation économique que vous
souhaitez et dont un certain nombre de pays ont souffert pendant des dizaines
d’années n’est pas obligatoirement un exemple que nous aimerions suivre.
M. INJEY.- Répondez aux questions.
M. TORDO.- Je réponds et je réponds très nettement puisque
madame Gaziello a abordé le nombre d’années de désendettement. Cette fois on
ne vous a pas vu mais je sais que vous êtes assidu, c’est pour cela qu’il ne faut
pas prendre mal ce que je vais dire : si vous aviez assisté à la commission des
finances, vous sauriez qu’il y a dans le cadre de la création de la communauté
urbaine un transfert d’endettement, le chiffre de 17 millions ne correspond pas à
la réalité de notre endettement une fois que les transferts des emprunts liés aux
compétences transférées et aux charges transférées auront été faits au niveau de
Nice Côte d’Azur.
Enfin, en réponse à madame Gaziello –vous voyez, j’y réponds–
vous parlez des cessions d’actifs : je le répète alors que nous nous sommes
expliqués lors du débat d’orientation budgétaire, ce n’est pas pour céder des
actifs que nous considérons importants pour la ville, c’est céder ces actifs qui
trop longtemps, Monsieur Chauvet, sous votre municipalité sont restés
inutilisés, sont restés dégradés ; c’est avoir une politique active pour les
réhabiliter et les vendre parce qu’ils ne correspondent pas aux missions et aux
objectifs que se fixe la ville. Il n’y a rien de secret dans ces cessions, nous
sommes totalement transparents comme nous l’avons été en la matière et nous
continuerons à l’être. Je crois que c’est de bonne politique de ne pas garder dans
notre patrimoine des choses qui sont inutiles. Je pense que c’est quelque chose
qui doit être fait ailleurs.
M. le MAIRE.-
Madame Gaziello s’étend toujours sur un terrain, mes chers
collègues, parce qu’elle n’a pas grand-chose à dire sur Nice pour apporter tout
sur la scène nationale. Elle essaie de semer le trouble ici sur l’avenir des
équilibres au moment où nous réformons la fiscalité locale et les collectivités
territoriales. Je le dis très clairement : nous voulons réduire les dépenses
publiques de toutes nos forces et il ne serait pas normal que l’Etat, et c’est en
tant que membre du gouvernement que je le dis, fasse les efforts de réduction de
la dépense publique, 0 % d’augmentation de la dépense publique en 2009, et
que les collectivités dans notre pays ne fassent pas les mêmes efforts.
L’Etat, c’est tout. L’Etat, c’est le Gouvernement, ce sont les
majorités parlementaires, ce sont les collectivités régionales, départementales,
municipales. Donc, c’est bien l’exemple que nous essayons de donner à travers
ce budget.
11.1 PARTICIPATION DES HABITANTS A LA VIE LOCALE :
ADOPTION DU REGLEMENT INTERIEUR DES CONSEILS DE
QUARTIERS.
Mme GAZIELLO.- J'avais déjà eu l'occasion de m'exprimer à l’occasion de la charte
des conseils de quartiers sur la composition des conseils de quartiers qui nous
paraissait totalement antidémocratique et on en fait l’expérience quand on siège
dans ces conseils. Pour ce qui est de ce règlement, il est difficile aussi de faire
moins démocratique : vous avez désigné la majorité des membres et vous en
dirigez les travaux mais vous auriez dû, pour être d'accord avec l'esprit assez
démocratique de cette loi de 2002, opérer des ruptures dans ce règlement
intérieur. Par exemple, les élus de quelque bord qu'ils soient devraient être
tenus en dehors du périmètre décisionnel des conseils de quartiers qui
pourraient être autogérés avec l'aide d'animateurs professionnels ; les élus ne
devraient être là que pour rencontrer et échanger avec la population mais les
décisions devraient rester à la population.
Le fonctionnement en commissions thématiques —qui sont, quant
à elles, de véritables forces de propositions— est un progrès ; cependant,
l'adjonction de personnes « expertes » qui peuvent apporter des compétences,
qui peuvent être dans le quartier avec leur connaissance du quartier n'est pas du
tout obligatoire. C'est une possibilité et, par expérience depuis que nous
fonctionnons, j'ai pu voir que très rarement des personnes expertes sont
appelées à siéger dans ces conseils de quartiers.
Pour encourager l'expression citoyenne, il eût fallu donner une
autre légitimité à ces conseils, par exemple les voeux et motions qui sont la seule
possibilité pour un conseil de quartier d’interpeller le pouvoir politique sur des
sujets cruciaux ou d’intérêt général sont laissés à l'appréciation des personnes
concernées et n’ont pas d’existence légale ou institutionnelle et ne sont pas
transmis au Conseil municipal pour information.
Pour les assemblées plénières, faire rentrer les pouvoirs des
membres du conseil absents dans le quorum est la meilleure façon de laisser les
conseils de quartiers dans une zone de non-légitimité ; par exemple, il suffit
d'avoir six membres présents sur 20 pour pouvoir délibérer. Présidence et viceprésidence
continuent d’être assurées par le politique (une seule séance par an
en public qui sera inévitablement une grand-messe) mais toutes les séances
devraient être publiques. Nous avons donc la confirmation du caractère pseudodémocratique
de ces conseils de quartiers et nous voterons contre.
M. VEROLA.- Pour répondre à Madame Gaziello sur la
concertation, chaque conseil de quartier avait désigné un membre : 18
personnes se sont donc réunies à plusieurs reprises et on a travaillé en
permanence avec les propositions de l’ensemble des comités de quartiers, avec
l'ancien règlement intérieur et le nouveau qui avait été établi par les services, et
c'est en confrontant les trois et en laissant le temps de réfléchir aux
commissions qui étaient prévues que nous avons établi ce règlement intérieur. Il
a été adopté à l’unanimité même par certaines personnes qui appartenaient à la
réunion des comités de quartiers qui avaient fait d’autres propositions, on s'est
mis d'accord sur cet ensemble car on a travaillé tout le temps ensemble.
La deuxième observation, c'est que les vice-présidents sont élus —
et c'est à la demande d’ailleurs des élus de la majorité— sont désignés certes
mais appartiennent à des comités de quartiers, ce n'est pas un deuxième élu. Les
comités de quartier sont donc représentés.
Ensuite, par rapport à l'ancienne municipalité les élus, qu’ils soient
conseillers généraux ou députés, sont membres de droit des conseils de
quartiers, ce qui n'était pas le cas, et j'en ai souffert dans la municipalité
précédente.
Quant aux personnalités expertes, peut-être que dans les conseils
auxquels vous appartenez cela n'a pas été le cas mais dans le conseil 14 on avait
invité une personne, mais elle n'est pas venue, qui était la directrice de Nice-
Etoile quand il se posait des problèmes de commerce ; chaque conseil de
quartier est libre d'inviter les personnes qu’il veut, chaque membre peut en faire
la proposition.