Le PV intégral des débats du Conseil Municipal du 11 Juillet est à télécharger ici
0.1 Mon intervention sur Nomination de madame Anita Garibaldi en qualité de citoyenne
d’honneur de la ville de Nice, page 6 du PV, motion d'actualité rejetée en séance.
0.2 Mon intervention sur Adhésion de la ville de Nice à l’association des maires ruraux
des Alpes-Maritimes, page 11 du PV.
0.3 Mon intervention sur l'attribution d'une gratification aux bacheliers mention TB.
38.1 Mon intervention sur la modification du Règlement intérieur du Conseil municipal,
page 27 du PV. Le Maire a ensuite retiré ce projet de délibération.
Mme LEVI.- Merci Monsieur le Maire.
Il s’agit ici d’approuver la version modifiée du règlement intérieur,
modification qui concerne surtout l’article 7 concernant les voeux et motions, en
vous précisant que dorénavant, les propositions de voeux et motions seront
transmises au plus tard cinq jours francs avant chaque séance publique, ils feront l’objet d’un accusé de réception et le maire, au vu du projet présenté, décidera ou pas de son inscription à l’ordre du jour.
M. LE MAIRE.- Je vous remercie. Qui souhaite intervenir ?
Madame Gaziello, vous avez la parole.
Mme GAZIELLO.- Merci Monsieur le Maire.
En préalable, je voudrais préciser que ce dont vous avez parlé au dernier
PV est un arrêté du Conseil d’État, arrêté qui apparemment vous permettait de
rejeter le voeu du groupe Changer d’Ère parce que ce voeu était de compétence
municipale. Ce que vous venez de me transmettre, par la voie de l’huissier, est le
jugement du tribunal administratif que je connais très bien puisque c’est moi qui
l’ai gagné au tribunal administratif en mai dernier.
Je n’ai toujours pas l’arrêté du Conseil d’État.
Monsieur le Maire, dans le même conseil municipal où vous nommez
Anita Garibaldi citoyenne d’honneur, elle qui a rappelé le 24 juin dernier (j’étais à
l’Opéra) combien il était important que les jeunes s’impliquent dans la défense des
libertés communales et dans les grands principes de la démocratie, en même
temps vous dégradez les conditions d’exercice de la démocratie locale à l’intérieur
de cette assemblée délibérante. Vous les dégradez parce que vous resserrez ces
conditions d’exercice, vous alourdissez dans ce règlement intérieur les travaux
préparatoires.
Madame Nadia Lévi a oublié de dire aussi qu’à l’article 5, les demandes
d’information des conseillers municipaux pour le conseil municipal restent à trois
jours francs avant la séance mais vous, vous aviez jusqu’à présent au plus tard
avant le conseil municipal pour répondre. Dorénavant vous aurez au plus tard
avant l’examen du rapport concerné en séance, c’est-à-dire que les conseillers
municipaux ayant posé une question ou une demande d’information auront la
réponse juste avant d’intervenir sur ce rapport. C’est la première chose.
À l’article 7, vous étouffez de manière scandaleuse la démocratie directe.
Je vous rappelle que la loi c’est le CGCT, le code général des collectivités
territoriales qui dit en une seule phrase et dans le déroulement de la séance, c’est
très important dans une notion de droit : « Le Conseil municipal émet des voeux
sur tous les sujets d’intérêt local », ce qui signifie que c’est le Conseil municipal et
lui seul qui juge de la recevabilité du voeu.
Fort de l’esprit de cette loi, le règlement intérieur actuel prévoit
l’inscription automatique à l’ordre du jour dès l’instant où la proposition arrive au
bureau du maire trois jours francs avant la date du conseil. Dorénavant ce sera
cinq jours francs, c’est-à-dire que les conseillers municipaux devront mettre à
l’ordre du jour des débats, une question, avant même d’avoir reçu l’ordre du jour du
maire, puisque nous recevons l’ordre du jour du maire cinq jours francs avant la
séance. En même temps, on doit soumettre dorénavant, selon votre modification,
une proposition à l’ordre du jour, ce qui est complètement incohérent.
Ainsi mes chers collègues, si vous votez aujourd’hui cette modification,
et je m’adresse aussi à vous, mes chers collègues de la majorité, vous vous
interdisez d’avoir le moindre désaccord, même ponctuel, avec le maire ; vous vous
interdisez de relayer une demande d’une partie de vos électeurs. Par exemple, je
vous fais penser à la motion sur la cave Romagnan que je vous avais soumise et
que monsieur le maire n’avait pas fait voter, qui émanait de 3 000 électeurs de
Nice, et je vous rappelle la motion contre la fermeture de classes des écoles
élémentaires qui est d’intérêt local aussi ; vous vous interdisez de garantir à vos
électeurs toute forme de contestation et d’exercer librement votre mandat.
Je m’adresse à vous solennellement, c’est un déni de démocratie, une
atteinte manifestement illégale - et c’est le juge qui en décidera - au libre exercice
du mandat du Conseil municipal. Si ce projet de délibération était voté, je le
déférerais auprès du préfet et l’attaquerais au tribunal administratif.
(...)
M. LE MAIRE.- Ici, je veillerai simplement, comme je l’ai toujours
pratiqué, à ce que chacun - tant que l’on reste dans le cadre du sujet à l’ordre du
jour, même si un temps de parole est précisé, et je veux simplement un peu
encadrer les choses - puisse prendre le temps de s’exprimer, parce que je pratique
ici la démocratie là où, à Marseille, vous ne la pratiquez pas et vous ne la respectez
pas.
Fort de ces explications, je vous propose, Madame Nadia Lévi, si vous
en êtes d’accord, que nous retirions cette délibération de l’ordre du jour pour aller
plus loin dans les précisions et présenter au prochain conseil municipal un
règlement intérieur où nous aurons franchi d’autres étapes que les seuls articles
sur lesquels nous proposions aujourd’hui des avancées importantes en matière de
démocratie.
La délibération n° 38.1 est retirée.