Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le blog de Emmanuelle Gaziello,

Le blog de Emmanuelle Gaziello,


Le petit "prout" d'un volcan.....

Publié par Emmanuelle Gaziello sur 26 Avril 2010, 19:19pm

Catégories : #Billets d'humeur

Cela fait un an que ce blog est crée, et 13 700 pages lues! Je voudrais remercier ici tous les lecteurs occasionnels et ceux, plus fidèles, qui me font l'honneur de visiter régulièrement ce qui je l'espère leur amène quelque information différente de ce que nous assènent les médias à la solde du capital.

A quelques jours du Premier Mai, une réflexion au sujet des pratiques de l'industrie touristique dont on voit là aussi que c'est le contribuable qui la renfloue...

volcan-islandais.jpgLe petit « prout » d'un volcan et c' est toute l'industrie du tourisme qui s' effondre en Europe. Tout se vend à prix cassés, tout n' est plus qu' offres exceptionnelles ou avantages clients, la concurrence est devenue folle et finalement les plus grands opérateurs presque ruinés, laissent des milliers de touristes dans des situations ubuesques :

 

-          un contrat de travail rompu pour les uns

-          une ordonnance non renouvelée pour des médicaments pourtant essentiels à sa santé

-          une trésorerie mise à mal

Ces touristes incapables de rentrer seuls chez eux sont aujourd'hui assistés par d'autres contribuables qui n'ont parfois jamais vu la mer, qui sont assujettis à la TVA, aux impôts locaux, à la CSG, au RDS.., qui survivent avec des retraites ou des revenus qui n'excédent parfois pas 646 euros par mois (Ils sont en France près de 9 millions).


 

  Le métier du tourisme mérite mieux. Cette concurrence absurde conduit à des catastrophes.  C' est ce qu'ils apprenaient dans les écoles de commerce,  il y a 50 ans. Il faut réhabiliter « le juste prix ».

Les coûts sont incontournables sauf au détriment de la qualité du service à rendre, et du respect des conditions de travail et de rémunération des personnels employés. Dans ce domaine nos Opérateurs nationaux sont des experts.Ce sont malheureusement parmi les plus connus.

 

 Toutes ces entreprises appellent aujourd'hui hui le « gouvernement » à leur secours mais c'est surtout « le tout petit contribuable » qui devra payer pour le compte de touristes naïfs et d'Opérateurs qui conduisent cette stratégie irresponsable.


  Et en  France, le petit magicien  débloque à nouveau de l 'argent pour secourir des voyageurs qui pleurent devant les caméras.

Pourtant il gère un Etat qui n'a , dit-il, plus un sou, pour assurer à sa population un Service Public digne de ce nom, une Education égale pour tous, et des soins équitables quels que soient ses revenus.

Et surtout, il nous laisse au bord du gouffre; s'il n'arrive pas à convaincre l'UE de préter à la Grêce ce que les marchés financiers exigent pour empêcher sa faillite, ce sera au tour de la France , et à moyen terme, comme les pays européens ne peuvent accéder à des prêts de la Banque centrale européenne, ils sont condamnés comme la Grêce à emprunter à des taux exorbitants sur les marchés financiers.

En l’absence de politique européenne de coopération, budgétaire, fiscale et sociale, qui permette à l’Union de se porter garante de la dette d’un État membre, d’enclencher un vrai plan de relance publique, d’harmoniser les conditions sociales et fiscales et de faire converger progressivement les modèles économiques nationaux, demain, l’Espagne, puis le Portugal, l’Irlande voire la France, devraient se retrouver dans la même situation que la Grèce. Mais les perdants ne sont pas que les Grecs aujourd’hui ou les Irlandais demain : c’est l’ensemble des citoyens européens, qui paient au prix fort la crise économique.

 

Ah, au fait, dans  le Patriote du 23 Avril, l'interview EXCELLENTE de Coline Serreau pour son film: "solutions locales pour désordre global"

EG

Solutions locales pour un désordre global, de Coline Serreau

mercredi 21 avril 2010 / "le Patriote"


En Inde, en Ukraine, au Brésil, en France, au Maroc ou en Suisse, la réalisatrice de La Belle Verte (1996), ou de 3 Hommes et un Couffin (1985), a voulu montrer grâce à des arguments peu usités, comment le capitalisme détruit le mode d’alimentation des humains. L’arrivée de l’industrie dans l’agriculture a tué les sols, et affamé le Tiers-Monde. Coline Serreau a rencontré différentes personnes qui dressent un bilan terrible, et apportent dans un deuxième temps, des alternatives crédibles à ce système. La fameuse Révolution verte est particulièrement montrée du doigt, « verte surtout comme la couleur du dollar », explique l’un des intervenants. L’agronome Claude Bourguignon revient lui sur le fait, pour le moins dérangeant, que « l’être humain est le seul animal à saborder lui-même son alimentation ». Si l’on considère que les pesticides, inventés au départ pour servir à la guerre, tuent allègrement toute forme de vie, que le labourage empêche la terre de respirer, et que l’agriculture doit forcément être de proximité, l’on conçoit que le savoir faire ancestral est totalement perdu. Or c’est bien là, et non pas dans les OGM (qui ne sont qu’une adaptation des cultures aux terres mortes), que réside la solution, estiment en chœur les intervenants. Mais les lobbys industriels sont partout, et ont fini par avoir raison de ce savoir faire. L’anecdote racontée par Claude Bourguignon est assez parlante : « Moi, lorsque j’ai fini mon cursus universitaire en agronomie, j’ai voulu me spécialiser dans la biologie des sols, c’était encore possible à l’époque. Juste une année supplémentaire. Eh bien, j’étais tout seul ! J’ai eu une année entière de cours particuliers. Et aujourd’hui, la discipline n’existe même plus. C’est-à-dire que les nouveaux agriculteurs n’ont jamais entendu parler de la biologie des sols ! La terre est morte de partout. Les forêts sont mortes, mais personne ne veut le savoir, et aucune étude ne peut être conduite. Qui est-ce qui la financerait ? » R.F.



Rencontre avec Coline Serreau autour de son film, sorti en salles le 7 avril.

Qu’est ce qui vous a poussé à vous intéresser au thème de l’écologie ?

J’ai fais La belle verte en 1995, il y a déjà 15 ans de cela, donc mon questionnement sur le sujet n’est pas nouveau. Il n’y a pas d’évènements en particulier ou quoique ce soit, j’ai un engagement écologique qui date de très longtemps.

- D’ailleurs, avec ce film, La Belle Verte, vous étiez vraiment précurseure, car on n’entendait pas beaucoup parler d’écologie à l’époque...

Pas du tout même. Et d’ailleurs, ce qui est drôle c’est qu’à l’époque, même si le film avait marché, il n’avait pas eu autant de retentissements que cela. Mais là, il vient d’être réédité (DVD-livre, Actes Sud), et les gens se l’arrachent !

- Vous tenez, au long de ce film présentant une nouvelle vision de l’écologie, un discours qui n’est pas du tout moralisateur, vous déculpabilisez les gens, et montrez finalement une population victime ?

Et c’est ce qu’elle est. Ben oui, d’abord, la population paysanne a été massacrée, et la population qui n’est pas paysanne mais qui consomme ce que fait la paysannerie est empoisonnée. En plus, elle est volée, nous sommes tous volés, c’est-à-dire que notre argent qui est celui des subventions, va exclusivement à la chimie. La chimie ne produit pas d’alimentation pour les Français, ni à l’échelle européenne, mais produit des biens financiers qui s’échangent sur des marchés mondiaux. Et cela n’a plus rien à voir avec une agriculture qui sert la population, alors que les subventions ont, au départ, été créées pour ça. On a vraiment un détournement de fonds. En plus toute cette agriculture chimique ne sert qu’à engraisser la pétrochimie. Les petits paysans ne s’en sortent pas et disparaissent - il y a une exploitation qui disparaît tous les quarts d’heure en France - pendant qu’une poignée d’agriculteurs prennent toutes les subventions, regroupent les terres, utilisent énormément de chimie ; et tout notre argent va à la chimie. Et ensuite, vous êtes malade, vous allez chez le médecin et les médicaments sont faits par la même industrie... Donc il y a vraiment une entreprise de spoliation, un massacre sur les paysans. De surcroît, ceux qui ont essayé de faire de l’agriculture conventionnelle, c’est-à-dire chimique, ont été obligés d’avoir cette démarche productiviste, d’emprunter, on les a poussé à la faire, eh bien finalement, ils ne s’en sortent même plus parce que leurs produits ne sont pas de l’agriculture. L’agriculture paysanne correcte, elle n’est pas faite pour nourrir des marchés mondiaux, mais subvenir aux besoins de la population qui est autour d’elle et c’est d’ailleurs la noblesse du métier de paysan.

- Le terme « génocide » est employé à plusieurs reprises par certains des intervenants.

C’est un terme très fort, oui. Il y a un premier génocide qui est celui de la guerre de 14, où, vous savez, ce n’étaient pas les bourgeois qui étaient dans les tranchées, et il n’y avait pas encore beaucoup d’ouvriers, donc c’était vraiment les paysans. Ensuite est arrivée la deuxième guerre mondiale avec cette Révolution verte, en fait, cette révolution chimique. Et là, c’est une sorte de génocide puisque, d’abord, la chimie les rend malades : vous savez comme moi, et ces études là ne sont jamais publiées, que la population paysanne est extrêmement touchée par des cancers, etc... parcequ’elle a été noyée de pesticides, sans qu’on ne l’ait jamais tenue informée des dangers de ces substances, depuis les années 60.

Puis, personne, ni la gauche, ni la droite, ne s’est jamais inquiété de cette hémorragie paysanne, une exploitation en moins toutes les 15 mn...

- C’est un manifeste contre l’exode rural ?

Pour une agriculture qui nourrisse les gens correctement, qui ne soit pas spoliatrice de notre argent, et qui ne tue pas les sols. Une bonne agriculture était faite par quelqu’un qui donnait à ses enfants un sol meilleur que celui qu’il avait reçu. Aujourd’hui, et c’est montré dans le film, les sols, notamment à cause du labourage, sont complètement morts. Tout cela au profit des grands industriels de la chimie. La Révolution verte n’a été verte que par la couleur du dollar. Qui est ce qui décide de la politique de ce pays ? Est-ce que ce sont les paysans et la population ? Et au niveau international, c’est pareil. La pétrochimie a pris le pouvoir sur toute cette agriculture. Elle a affamé le Tiers-Monde. On nous dit : la pétrochimie peut nourrir le monde. C’est archi-faux. Il y a un milliard d’affamés. C’est un échec retentissant. C’est au contraire le système qui nourrit le plus mal l’humanité.

- Et les solutions alors ?

Localement, il faut faire des ponts entre les consommateurs et le producteur. Il faut enseigner aux élèves d’autres techniques dans les écoles d’agriculture, et aussi leur apprendre ce que c’est que le sol. Il y a toutes sortes de solutions que l’on peut obtenir en faisant pression sur nos élus (comme ce qu’il se passe à Toulouse où toute une ceinture maraîchère est en train d’être créée autour de la ville pour nourrir les écoles). Il faut une autonomie énergétique également, car lorsqu’il n’y aura plus de pétrole, on va manger quoi ? Les terres ne se nourrissent que de pétrole là actuellement.

Il y a l’équilibre agro-silvo-pastoral (champ, forêt, animal) qu’il nous faut retrouver. L’animal non pas uniquement pour consommer, mais surtout pour ce qu’il apporte en matière de fumier. Manger moins de viande aussi, bien que je ne sois pas une intégriste végétarienne, mais à partir du moment où vous avez une nourriture qui est saine, produite avec une terre riche, vous consommez beaucoup moins d’aliments. Actuellement, la population est sous-nourrie par une alimentation où il n’y a rien dedans.

Alors, il y a aussi le problème de la cherté des produits "bio". Evidemment qu’ils sont chers, puisqu’ils ne sont pas subventionnés. Mais l’agriculture chimique est pourtant la plus chère du monde. Il faut acheter les semences, les engrais, les pesticides, les serres, les tuyaux ; etc... Mais cette alimentation, le consommateur la paie en fait trois fois : une fois par les subventions de Bruxelles, une fois par les subventions de Paris, une fois dans le supermarché, et même quatre fois, si l’on considère qu’il finit chez le médecin car cette nourriture l’a rendu malade.

- Avez-vous pensé à donner la parole à la thèse adverse ?

Oui, mais je n’en ai eu strictement aucune envie. D’une part, car je ne suis pas journaliste, et d’autre part, parce que la thèse adverse, on la connaît par cœur. Cela fait cinquante ans que l’on nous rabâche les oreilles avec. Les défenseurs de la thèse adverse ont tous la parole, tout le temps, dans tous les médias. Il était hors de question que je ne consacre ne serait-ce qu’une seconde de mes 1h53 de film, à cette thèse fallacieuse et dangereuse.

Propos recueillis par Rafaël Fardoulis.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents