29 Juillet 09
Après 45 jours d’une lutte épuisante des postiers de Carros et Saint-Martin du Var contre les mesures du plan « facteurs d’avenir », le mal nommé, qui fragilisent encore plus la qualité du service public postal rendu aux usagers, la direction de La Poste n’a su encore aujourd’hui que traiter par le mépris les questions posées par les salariés.
Des questions comme la continuité de service Public auxquelles elle ne peut pas répondre puisque son leitmotiv est la suppression à terme de l’heure fixe de distribution , la remise en cause de la distribution 6 jours sur 7, la précarisation des postiers, la hausse de leurs charges de travail et la fin de la pratique « un facteur, un quartier ».
Alors, malgré la présence d’un représentant de la Direction Départementale du Travail aux négociations , elle a remis aujourd’hui en cause la légitimité même des négociations menées avec beaucoup de courage face à ces « coupeurs de tête » par les délégués des grévistes.
Au terme de trois journées épuisantes de négociations, après avoir fait semblant d’accéder aux propositions de compromis des postiers, elle soumet la signature du compromis de fin de conflit à une « consultation » des salariés, à laquelle auraient participé les intérimaires et précaires. Elle va jusqu'à proposer SON scénario face au compromis issu des négociations légitimes qui ont eu lieu en présence de l’inspecteur du travail !
On peut imaginer ce que pourrait être une telle consultation avec les pressions et les menaces dont elle a l’habitude d’user auprès des salariés !
Cette volonté d'épuiser les personnes, de les mettre à genoux illustre les ravages qu’une approche simplement financière des missions de service public peut causer. Face à l’importance de la présence des services publics pour la dynamique de nos territoires, en particulier dans le haut et moyen pays, que valent les beaux discours sur le développement durable si l’on favorise le démantèlement d’un service aussi essentiel pour la vie de nos populations qu’est La Poste, si l'on méprise à ce point le savoir-faire et le rôle de lien social joué par les postiers au quotidien ? Comment justifier que, dans le contexte actuel de crise, le plus vaste plan social en cours soit celui mis en œuvre par l’Etat, tant pour les services publics que pour les fonctionnaires ?
En tant que ministre de tutelle et Président de la Communauté Urbaine de Nice-Côte d’Azur, M . Christian Estrosi ne peut pas s’en laver les mains..Les élus communistes de Nice le lui ont rappelé dans ces derniers jours décisifs du conflit, et sauront le lui rappeler alors que toute négociation est rompue, et que la CGT toute entière est contrainte de porter l’action un cran au dessus, en y associant toutes les forces syndicales, politiques et citoyennes.
Mais face à ce déni de dialogue social, face à la menace que fait peser ce véritable coup de force sur le droit fondamental des citoyens à la satisfaction des besoins essentiels, leur droit à choisir une société solidaire, la maîtrise des biens communs et l’activité efficace de Services Publics indispensables au développement économique, social et culturel, la plus grande solidarité doit être de mise avec ces postiers en grève pour l'intérêt de toute la population.
Emmanuelle Gaziello
Soutien financier : chèques à l'ordre de "Syndicat CGT FAPT 06", à envoyer :FAPT06 - Union Départementale CGT - 4 place Saint François - 06300 NICE
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