Nice-sécurité :le collège Victor Duruy est le dernier « Pailleron » !

Publié par Emmanuelle Gaziello sur 5 Mai 2009, 20:56pm

Catégories : #Sixieme canton de Nice

Nice-sécurité :le collège Victor Duruy est le dernier « Pailleron » !

Lors de la table ronde sur la sécurité à Nice, mardi dernier, M.Nicolas Sarkozy a voulu montrer que la question restait d'actualité sans dévaloriser son bilan, et a trouvé un nouveau cheval de bataille, confié au Député-Maire Christian Estrosi :le « phénomène de bande ».

Une intervention, pourtant très remarquée, celle de Mme Gisèle Nègre, principale du collège Jules Romains à Nice(quartier populaire des Moulins), expliquant comment elle luttait contre l’échec scolaire et la violence à l’école en « permettant des activités culturelles et sportives, en emmenant des jeunes au théatre, à l’opéra … », n’a reçu de la part du chef de l’Etat qu’un écho mitigé.

Celui-ci a préféré rester sur le terrain de la démagogie sécuritaire et du détournement des faits (des « bandes organisées » lors des violences urbaines du 10 Janvier dernier à Nice, à propos desquelles tous les témoins, dont les forces de police, avaient noté à l’époque qu’il ne s’agissait nullement d’une action préméditée et organisée).

Pourtant, les niçoises et les niçois ne sont pas dupes, eux qui subissent au quotidien la violence de ne pouvoir vivre dignement de leur travail et celle de l’abandon social provoqué par les politiques néolibérales de casse des services publics organisées par l’Union Européenne, et soutenues activement par le même chef d’Etat.

Dans le quartier Pasteur, les habitants le sont encore moins-dupes- attendant en vain depuis des années que la majorité UMP au pouvoir à Nice(pour le terrain) et au département (pour les travaux), exécute sa promesse de reconstruire le Collège Victor Duruy, dernier « Collège Pailleron *» du département.

A la honte des installations étroites et vétustes, et des conditions de travail indignes, s’ajoute l’inexistence d’une installation sportive digne de ce nom. C’est pourquoi, en accord avec les propos de Mme Nègre, les familles de ce quartier en déshérence vivent la double peine, celle de voir leurs enfants partir les uns après les autres pour un collège mieux loti, aggravant ainsi leurs conditions d’existence et rongeant la mixité sociale.

Manque de terrain, dites-vous ?

Le 3 Décembre dernier, j’interpellai Monsieur le Député-Maire Estrosi à propos de sa promesse de l’implantation d’une nouvelle prison pour Nice, promesse faite le 14 Mai 2008, à l’AFP : « les conditions de sécurité ne sont pas réunies sur le site actuel. Trois ou quatre lieux d’implantation d’une nouvelle prison à proximité de Nice ont été identifiés. Je ferai des propositions avant fin juin au ministère de la Justice. ». Je ne sais toujours pas s’il s’agissait de Juin 08 ou de Juin 09, car la réponse qu’il me fit fut pour le moins évasive : « Je vous confirme que des propositions sont toujours à l’étude et que je reste très attentif à ce dossier en lien étroit avec la chancellerie ».(en date du 17 décembre 08).

Voilà pourquoi aujourd’hui, après les belles déclarations d’intention de M. Estrosi quant à notre sécurité, je rappelle à celui-ci la citation célébre de Victor Hugo*, toujours d’actualité et l’abandon dans lequel est laissé ce quartier, avec la perspective de 120 logements sociaux et pour actifs livrés bientôt dans l’ilôt du XV ieme Corps, ce qui accentue encore l’urgence de la situation.

Emmanuelle Gaziello, conseillère Municipale de Nice.

*Celui qui ouvre une porte d'école, ferme une prison. Victor Hugo.

*La conception des établissements de type « Pailleron » fut mise en cause dans l’incendie qui coûta la vie à 20 personnes dont 16 enfants en Février 73 :l'utilisation des structures métalliques, incombustibles mais devenant « molles » (flambage) après un certain temps d'exposition au feu, contrairement aux constructions associant acier et béton, ou acier et matériaux thermorésistants (tels que l'amiante).